Le poids des habitudes ne se fait pas toujours sentir. Car les habitudes font terriblement partie de notre comportement. En effet, elles se sont installées en nous comme une seconde peau, par les effets de notre éducation, l’influence de notre milieu social et culturel…
Or, ce poids des habitudes, nous le sentons parfois. Notamment lorsqu’on se sent « enfermé » dans un problème dont on n’arrive pas à trouver la solution. Aussi quand on a l’impression de « tourner en rond ». Et lorsqu’on répète sans le vouloir des situations désagréables, comme un échec, une rupture amoureuse, ou toute sorte de blocage.
L’habitude est une seconde nature
Nous ne pouvons sûrement pas nous rappeler quand nous étions tout petits. Et pourtant, vierge de toute information, nous avions, enfant, une remarquable capacité d’apprentissage. Imaginez tout ce que vous avez acquis depuis votre naissance! Codes sociaux, mimiques et attitudes, façon de s’exprimer, de répondre, d’argumenter… Tout petit, nous avons enregistré et acquis tout ce que nous sommes aujourd’hui. Comme aussi ce que nous savons, ce qui forge nos convictions, notre conduite et tous nos choix.
Ainsi, nous nous sommes adaptés, dès notre plus jeune âge, à notre environnement. Nous avons appris les gestes efficaces pour écrire, manger, faire du vélo… Comme les processus intellectuels nécessaires pour lire, compter… Dés lors, ces premiers apprentissages acquis, nos gestes, comme nos processus mentaux, s’exercent maintenant de façon machinale.
De même nous avons acquis des comportements et des rôles, au contact de nos parents, nos proches et tout notre environnement. Et puis, ce substrat forgé dès l’enfance s’est au fil des ans conforté, et nous fait agir et réagir de façon habituelle.
- Ainsi: « Je n’ai pas choisi d’être celle qui prend en charge la famille. Pourtant, je le fais et ça me pèse »
- Ou: « J’aimerais être plus extraverti, plus joyeux. Mais je n’y arrive pas. »
« L’accoutumance est une seconde nature et non moins puissante » affirmait Michel de Montaigne. Mais alors quelle est notre première nature?
Se libérer du poids des habitudes
On peut le constater, l’habitude nous est très familière et confortable. Cependant elle forme un filtre qui empêche notre émerveillement de la découverte et l’enrichissement par de nouvelles expériences. Il suffit de voir le nombre de fois où nous comparons une situation nouvelle avec une autre connue. Comme le nombre de fois où nous agissons « comme on sait faire ».
Pourrait-on retrouver notre première nature? Mais quelle est-elle? Sans la cerner précisément, nous pourrions dire qu’elle comprend les capacités d’adaptation constante et d’apprentissage. Car c’est bien cela que nous avons fait dans nos jeunes années: apprendre et s’adapter.
S’exercer dans un premier temps
Pour se libérer de nos habitudes, ou en tous cas, voir comment elles sont bien présentes, commençons par ces exercices tout simples:
- Changer d’itinéraire pour se rendre au travail ou chez un ami
- Inverser l’ordre des actions du matin: douche / petit-déjeuner => petit-déjeuner / douche
- Modifier une habitude alimentaire en essayant une nouvelle boisson ou un nouveau légume, par exemple.
Et dans un deuxième temps
Puis, on peut s’entraîner à réagir différemment, ainsi:
- Laisser parler son interlocuteur jusqu’au bout
- Différer sa réponse lorsqu’on se sent « monter dans les tours »
- En cas de pensées désagréables et incessantes (« ruminations »), penser à autre chose qui soit motivant
Ainsi, on s’aperçoit que ce qui permet de se libérer des habitudes pesantes, c’est d’être présent à ce que l’on fait et à ce que l’on ressent. On s’aperçoit qu’il est possible de sortir des ornières dans lesquelles on vivait, et cela sans se faire mal, bien au contraire! C’est même agréable, joyeux, amusant!
Crédit image: Anshul Ahuya, Lluisa Iborra, Knockout Prezo et Vladimir Belohkein by Noun Project. Et Geofreund by Pixabay.
Très enrichissant, avec une pratique simple et accessible. On est quasiment réconcilié avec soi-même après cette lecture
Tant mieux! C’est bien l’intention de ce blog et des différents billets.
Merci Nathalie pour cet article – et les petits exercices que vous nous proposez pour nous libérer de nos habitudes. J’adopte !