Le manque de confiance comme la timidité, sont des ressentis que nous sommes nombreux à partager.
Nous sommes convaincus d’en être définitivement les victimes et que ces ressentis nous limiteront toujours dans nos actions et nos réalisations.
Cependant, nous sommes nombreux à vouloir trouver un moyen de corriger cela, pour sortir de ce blocage qui s’impose chaque fois que nous voulons agir ou que nous devons agir.
Ces freins s’imposent avant tout, lorsque l’action que nous avons à mener met en jeu la relation avec une autre personne que nous-mêmes. Mais ils peuvent surgir de la même manière lorsque l’action n’engage que nous-mêmes. Bien sûr, nous pouvons ressentir ces freins lorsque nous pensons à ce que nous avons à faire alors que nous sommes seuls avec nous-mêmes. Mais dans notre imagination, l’autre est présent et nous imaginons alors ce que pourrait être sa réaction.
Mais qu’imaginons-nous?
Alors, nous imaginons que ce que nous avons à faire avec l’autre ne se passera pas très bien, voire se passera mal. Ou bien, nous pensons que l’autre ne s’intéressera pas, ne comprendra pas, critiquera, rejettera ce que nous avons à proposer ou ce que nous demandons. Cela peut aller jusqu’à : « ce n’est pas la peine que j’essaie ». Et même, nous sommes capables de nous persuader qu’il est totalement inopportun, hors de propos de solliciter l’autre. Et nous sommes capables de s’en justifier de manière tout à fait convaincante et structurée.
Comment fonctionne la confiance en soi?
Qu’est-ce qui fait que nous ressentons cette peur que nous nommons manque de confiance en soi et que de nombreuses personnes nomment timidité ?
Pour ressentir ces inquiétudes, ces angoisses il faut bien que nous imaginions ce qui va se passer. Si je n’imagine pas comment les choses vont se passer, il ne peut pas y avoir de crainte, de peur.
Le mécanisme de l’imagination fonctionne à partir d’images qui se trouvent stockées dans notre mémoire. Nous nommons « image » tout un ensemble de données qui comprennent des images visuelles mais surtout des émotions, des sensations, des perceptions, des charges qui évaluent et hiérarchisent. Tout un ensemble de données qui vont s’imposer face à la stimulation que produit chez soi l’action à mener et qui vont faire monter des freins, des limites, des incapacités.
Que risquons-nous ? Qu’avons-nous à perdre ?
Si j’ai une crainte, c’est que l’image que j’ai de moi-même est en jeu, qu’elle peut être «écornée », remise en cause par l’autre. Cela signifie que j’ai besoin que l’autre approuve, me reconnaisse, et reconnaisse ma qualité. Si j’ai un tel besoin, est-ce-parce que je manque de confiance ou parce que je suis exigeant ? Si j’ai tellement peur que mon image soit écornée, est-ce-parce que j’ai un manque de confiance ou parce que je voudrais que l’autre reconnaisse ma grande qualité ?
S’il y a un tel enjeu à aller vers l’autre, s’il y a tant à perdre, c’est qu’il y a une image de moi-même qui doit être reconnue et que cette image est très élevée. Si elle ne l’était pas, il n’y aurait pas d’enjeu, il n’y aurait pas de crainte qu’elle soit « écornée ».
Manque de confiance: Qu’en conclure?
Nous sommes très attachés à de nombreux attributs qui, nous en sommes convaincus, nous définissent. Plus cet attachement est fort et plus l’enjeu est élevé. Et, plus cet attachement est fort et plus la peur de perdre ces attributs est grande, plus la crainte qu’ils ne soient pas reconnus est forte puisqu’ils définissent ce que nous sommes. Nous défendons une image, nous nous barricadons derrière cette image de nous -même comme derrière un décor de théâtre. Alors, nous avons peur de bouger, nous disons que nous manquons de confiance en nous, que nous ne sommes pas capables.
Mais y croyons-nous réellement au fond de nous ? N’y a-t-il pas une petite voix qui dit le contraire ? Sommes-nous réellement les attributs qui constituent le décor de théâtre ?
Crédit image: Pixabay
Je trouve ce billet très riche, l’air de rien. Et ça n’est pas évident de prime abord, d’envisager que ce qui nous constitue (les attributs de l’image de soi, si j’ai bien compris) c’est du pur décor de théâtre!
Cette approche est réellement innovante : la proposition est donc d’observer comment nous créons nous-mêmes ce phénomène dit de manque de confiance en soi ?
Une piste est peut-être d’observer que le manque de confiance en soi s’appuierait sur une contradiction : en fonction des critères sur lesquels nous avons construit notre personalité, nous envisagerions certaines de nos actions au regard d’une image idéale de réussite ? Cette image idéale de réussite deviendrait le point de repère de l’exigence que nous avons pour nous-mêmes et pour les autres !
Cela voudrait alors dire que nous nous comparons à cette image idéale et que nous en concluons que nous n’avons pas confiance en nous ! Alors que finalement, ce qui se voit c’est que nous sommes très exigents !
C’est une vraie piste d’observation !
Merci pour vos commentaires. Effectivement, l’approche peut dérouter mais si on y regarde bien, plus plus je suis exigeant avec moi-même, plus j’ai peur de ne pas être à la hauteur. A vous d’observer et nous faire savoir si vous confirmez cela ou pas.
Après avoir lu ces commentaires pertinents, voire que je perçois comme brillants, que se passe-t-il? Eh bien… je n’ai pas d’idée, et si je devais parler je ne pourrais pas. La démonstration est faite: l’exigence de vouloir faire mieux provoque un blocage, comme un court-circuit interne, auquel est il est très facile d’ajouter un goût de « je n’ai pas confiance en moi ».
Beau sujet de réflexion…
Et chez moi, elle est ou la confiance ?
En me posant cette question, j’ouvre la possibilité d’observer quelques-uns des « gris-gris » qui me sont indispensables pour être confiant : une attitude connue, une répartie bien maitrisée, une tension physique ou émotives bien gérées, et tout ça pour une image de moi « à la hauteur »….
Si je repère ces « gris-gris », l’image que j’ai de moi s’offre alors un instant d’observation et peut-être la possibilité d’un changement d’accessoires, juste pour accéder à une nouvelle expérience.
Avoir confiance en soi est un travail quotidien.
Mais croire dans les brillants attributs qui entourent cette confiance, c’est se rendre vulnérable et dépendant, par la peur de les perdre.
Voilà ce que je retiens de ce billet de Blog…. Changeons les accessoires de notre décor maintenant