« L’homme a deux oreilles et une langue pour écouter deux fois plus qu’il ne parle. » Cette citation attribuée à Zénon sonne comme un rappel à la pratique attentionnelle active. Etre à l’écoute des stimulations extérieures, et de ce qu’elles me procurent comme sensation, me permet d’être acteur de ma propre vie. En un mot d’être réveillé.
L’homme a deux oreilles et une langue…
En tant que musicienne, je suis très sensible à mon environnement sonore. Mais au delà, pourquoi cette citation m’interpelle ?
Depuis que je pratique l’attention au présent, cette phrase prend une nouvelle dimension.
Au jour le jour, il s’agit d’abord de me re-connecter avec mes sens. L’ouïe en est une .
Notre société est saturée d’informations sonores. C’est une source de pollution d’autant plus nocive quand cette masse d’informations nous est imposée. Les villes en souffrent davantage, je dirais, mais les campagnes n’en sont pas épargnées non plus. Tout cela n’invite pas forcément à une détente intérieure.
Dans ma pratique en quoi cela consiste ?
Quand je descends par exemple les marches de la bouche du métro, je suis à l’écoute du bruit de mes pas, je tend l’oreille et perçoit la voix de la petite fille que je croise et qui réclame avec énergie toute l’attention de sa mère, j’écoute le couple de touristes étrangers que je viens de croiser.
Cela s’accompagne aussi d’un retour sur mes sensations physiques. Alors que je suis sur le quai, j’en profite pour détendre mes épaules en attendant que le métro arrive. Je laisse derrière moi l’idée que je vais peut-être arriver en retard à mon rendez-vous. Ce n’est qu’un peut-être… Je me laisse traverser par ces pensées parasites, en évitant de leur donner d’importance. Je suis bel et bien là. Et c’est inutile que je me mette une pression.
Le métro arrive. J’entends son bruit si caractéristique qui s’accompagne d’un courant d’air.
« L’homme a deux oreilles et une langue pour… »
J’écoute et en silence, je savoure cet instant présent qui me permet de me recentrer sur moi.
Je suis en « stand by », ce retour sur soi, sur mes propres sensations m’est plus facile. Mais c’est un début. Ce qui compte c’est la pratique . Et cette pratique commence par des petits riens. Des petits cailloux, qui sont comme des points de repère que je peux réutiliser au besoin.
Cette citation me renvoie à cette exercice : aujourd’hui, j’écoute mon interlocuteur sans lui couper la parole et j’observe ce que cela réveille en moi comme émotion.
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